Matthieu Hoxha : témoignage d’un diplômé engagé

Dans cette page :
- Le parcours de Matthieu
- Le rôle de Président des Alumni
- La remise du Prix Max Mousseron
- Le mot de la fin
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Découvrez le témoignage de Matthieu Hoxha, ingénieur BTP diplômé du campus de Montpellier. Il nous raconte son parcours extraordinaire : de son enfance en Albanie, à son statut d’ingénieur, en passant par son intégration dans la Légion Étrangère française. Bravo à Matthieu, qui est un véritable modèle de persévérance et de travail !
Le parcours de Matthieu
Originaire d’un petit village du sud de l’Albanie, niché dans les montagnes (Përmet), je suis le cadet d’une fratrie de trois garçons. Depuis tout petit, j’ai grandi avec en tête le « rêve américain », qui me semblait inaccessible pour un homme issu d’un pays pauvre comme l’Albanie.
À l’âge de 10 ans, ma famille et moi avons immigré en Grèce, à la recherche d’une meilleure stabilité économique. Bien que je me sois adapté rapidement à ce nouveau pays, mon intégration au système scolaire grec fut difficile. J’ai redoublé au collège suite à mes lacunes en mathématiques.
Au lycée, j’ai choisi une voie professionnelle en lycée technique afin d’obtenir un diplôme qui me permettrait d’entrer rapidement sur le marché du travail. C’est ainsi que j’ai obtenu un bac en électrotechnique.
En 2011, en pleine crise économique, j’enchaînais parfois trois petits boulots pour subvenir à mes besoins et aider ma famille, car mes parents n’y parvenaient pas à eux seuls.
C’est à cette époque que j’ai compris que ni l’Albanie ni la Grèce ne me permettraient de réaliser mon rêve de devenir un soldat d’élite. J’ai tenté d’intégrer l’armée américaine, mais sans succès. C’est en découvrant l’existence de la Légion Étrangère française que ma vie a basculé : une unité d’élite unique au monde, qui recrute des hommes venus des quatre coins du globe.
En 2014, j’ai rejoint le 1er Régiment Étranger (1er RE) à Aubagne, le siège de la Légion. Pendant cinq ans, j’ai servi la France avec honneur et fidélité au sein de cette unité hors du commun. J’y ai rencontré des frères d’armes venus du monde entier, et j’ai appris qu’au-delà des différences de culture ou de religion, les hommes peuvent collaborer ensemble pour un but commun. La France, par la Légion, m’a montré qu’il est possible de vivre uni sous un même drapeau.
J’ai ensuite intégré le 2e REP à Calvi pour devenir parachutiste. Malheureusement, une blessure à l’atterrissage m’a forcé à arrêter temporairement mon activité, et j’ai alors compris que la véritable force d’un homme ne réside pas dans ses bras, mais dans sa tête, et que nous avons tous la capacité de réussir si nous travaillons avec persévérance.
Suite à ma convalescence, j’ai été affecté au 2e REG, sur le plateau d’Albion en Provence. C’est là que j’ai découvert la France, ses paysages, ses habitants et sa culture, et celle qui partage désormais ma vie.
Après une mission de quatre mois au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, j’ai pris la décision de quitter la Légion à la fin de mon contrat de cinq ans, en 2019. La vie militaire ne m’attirait plus, je n’avais plus d’objectif solide. Cependant, la vie civile représentait pour moi une inconnue, une nouvelle aventure m’appelait.
La Légion accompagne ses légionnaires dans leur reconversion, et j’ai ainsi découvert le métier de chef de chantier, un poste que j’ai immédiatement comparé au grade de sergent-chef dans l’armée : un rôle de responsabilité, de coordination et d’engagement.
J’ai alors entrepris un BTS Bâtiment en alternance. Les débuts ont été difficiles car le niveau scolaire demandé était élevé. Mais, grâce à la rigueur et à la discipline acquise dans l’armée, j’ai rattrapé mon retard, notamment en mathématiques. Avec le soutien de mes enseignants, de mes camarades de classe et de mes collègues, j’ai obtenu mon diplôme.
C’est durant ce BTS qu’est née l’idée de devenir ingénieur.
Avec un camarade, nous nous sommes lancé un pari : intégrer une école d’ingénieurs si nous obtenions une moyenne supérieure à 10 en résistance des matériaux. Pari gagné : nous avons rejoint le campus CESI de Montpellier.
Être ingénieur, ce n’est pas seulement maîtriser des calculs ou des logiciels, c’est adopter un état d’esprit : celui d’un bâtisseur tourné vers l’avenir, soucieux de l’impact de ses choix sur la société et l’environnement.
Je croyais qu’on ne pouvait se faire des amis à vie que dans l’armée. CESI m’a prouvé le contraire. J’y ai rencontré des camarades de toute la France, de toutes origines sociales, unis par un objectif commun : réussir ensemble.
Aujourd’hui, je suis ingénieur travaux chez HTC Construction. Mon rôle : coordonner tous les acteurs d’un projet pour le mener à bien tout en portant des valeurs humaines fortes, tel un chef d’orchestre.
Grâce à CESI, à ses formateurs, à ses valeurs, et à son modèle d’alternance, je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai accepté avec fierté le rôle de Président Délégué Alumni de CESI Montpellier. Pour moi, CESI ne forme pas seulement des diplômés, mais les héros de demain.
Le rôle de Président des Alumni
Les Alumni rassemblent tous les anciens étudiants, tous campus confondus. Ensemble, nous construisons un réseau d’entraide, de partage et de transmission.
Être président délégué signifie faire de mon mieux pour mobiliser les anciens et les nouveaux diplômés de CESI. Notre formation n’est pas seulement un passage dans la vie, mais une expérience qui nous accompagne pour toujours. Nous sommes tous des représentants de CESI, et il appartient à chacun d’entre nous de promouvoir ses valeurs.
C’est dans cet esprit que je souhaite être actif dans la région de Montpellier, pour renforcer les liens entre mes camarades CESI et leur permettre de rester connectés à cet esprit de partage et d’excellence.
La remise du Prix Max Mousseron
CESI m’a accordé sa confiance en me proposant de présenter mon PFE (Projet de Fin d’Études) au Prix Max Mousseron, organisé par l’IESF-OM et le CODIGE. J’ai eu l’immense fierté de remporter la 2ᵉ place en sciences de l’ingénieur et de partager ce moment inoubliable avec mes camarades de promotion, venus me soutenir.
Le 6 juin 2014, lorsque j’ai posé le pied en France, jamais je n’aurais imaginé qu’un garçon venu d’un petit village d’Albanie, en difficulté scolaire, puisse un jour devenir ingénieur et se distinguer parmi les meilleurs.
C’est là toute la force de la France et de CESI : offrir à chacun une chance, à condition de travailler dur et de croire en ses rêves.
Je n’avais jamais été récompensé pour un prix auparavant, et cette réussite est le fruit du soutien de toutes les personnes qui m’ont aidé et fait confiance : mes collègues et tuteurs CESI, mais aussi les membres de mon entourage.
J’espère que d’autres élèves comme moi auront l’occasion d’être distingués pour leur travail au prix de Max Mousseron et que je puisse les féliciter de mon tour. L’objectif de ce prix est mettre en valeur le travail et le partage. L’apprentissage est une excellente solution pour résoudre les défis actuels et ceux du futur.
Le mot de la fin
La France et CESI m’ont tant donné. Aujourd’hui, à travers mon parcours, je souhaite à mon tour promouvoir ces valeurs, partout dans le pays. Je veux m’adresser à tous ceux qui traversent des difficultés, à ceux qui se sentent seuls, pour leur dire que la voie de l’apprentissage et l’accès au savoir existent réellement grâce à des établissements comme CESI. Et surtout, qu’ils ne sont pas seuls.
CESI ne juge pas notre origine ou notre statut social, mais reconnaît notre capacité à apprendre, à progresser et à réussir. Il valorise le travail, l’éthique et l’engagement pour bâtir un avenir meilleur pour les générations à venir.
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