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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ce mercredi 8 mars 2023, CESI revient sur son engagement en faveur de la mixité au sein du secteur de l’ingénierie. Nous vous invitons à découvrir les témoignages de trois actrices actuelles de nos formations d’ingénieurs :

Retour sur l’interview croisée d’Ophélie, Sonia, et Elodie

Sonia a grandi et a effectué son cycle préparatoire intégré en Algérie, puis a rejoint récemment le campus de Lille pour y poursuivre sa formation en cycle ingénieur.

Ophélie a intégré cette année le cycle ingénieur généraliste en alternance, au sein du service méthodes d’une usine de fabrication de tracteurs. Son travail consiste à analyser les idées d’évolutions potentielles afin d’évaluer si ces dernières sont réalisables ou non sur la chaîne de production.

Elodie, enseignante-chercheuse en management stratégique de l’innovation, exerce un métier à double casquette : 30% de son temps de travail est concentré autour de l’enseignement, tandis que les 70% restants sont consacrés à la recherche. Son activité de recherche se concentre sur l’accompagnement des PME dans l’innovation de leur business model et dans la collaboration nécessaire à la création de nouveaux produits ou services.

Une mixité encore en demi-teinte

Pour Sonia et Ophélie, le nombre de jeunes femmes dans leur entourage professionnel et académique se compte sur les doigts d’une main.

Sur mon poste en entreprise, je suis la seule femme ! Sur l’open-space, qui regroupe différents métiers du service méthode de l’usine, nous sommes 3 femmes pour 40 hommes 

Ophélie

Elodie confirme les témoignages de nos deux étudiantes : alors que le secteur de la recherche tend à se diversifier, en intégrant peu à peu de plus en plus de femmes, elle nous fait également part du manque de mixité au cours de ses études scientifiques, et est forcée de constater la persistance de ce fait au sein des promotions actuelles, auprès de qui elle enseigne.

Les raisons de cette disparité

Face au manque de mixité femmes-hommes au sein du secteur de l’ingénierie et de la recherche, Ophélie, Sonia et Elodie dressent le même constat : la faute des stéréotypes conférés aux métiers de l’ingénierie, et d’une vision tronquée de la société.

Encore aujourd’hui, la vision établie par la société nous pousse à associer un métier à un sexe, et cela est partagé par nos trois jeunes femmes :

« Auparavant, le métier d’ingénieur était vraiment destiné aux hommes, et cette vision masculine de l’ingénierie et de l’industrie est restée ancrée dans les esprits », nous explique Ophélie.

 « Même si le secteur de la recherche tend petit à petit à se diversifier sur le ratio femmes-hommes, force est de constater que nous faisons face en moyenne à plus d’hommes que de femmes lors des conférences. À mon sens, cela peut s’expliquer par le fait qu’il faille (…) un bac + 8, et les hommes, en France, vont plus facilement faire de longues études que les femmes » témoigne quant à elle Elodie.

À propos de ces questions sociétales, Sonia expose également les normes tacites établies qui différencient la vision de la femme ingénieure dans différents pays :

« Au Maghreb, les femmes ont beaucoup de pression sociétale par rapport au mariage. Il y a pourtant beaucoup de femmes ingénieures, mais cette pression du mariage exercée par les normes sociales est un élément qui peut décourager une jeune fille à se lancer dans des études longues ».


Quelques solutions pour promouvoir la mixité dans l’ingénierie

Elodie suggère une sensibilisation axée sur le quotidien du métier de chercheur, en proie à de nombreux stéréotypes :

Dans la société actuelle, on attend généralement des femmes qu’elles exercent dans le secteur du « care » et de l’humain, que l’on pense antagoniste aux métiers scientifiques. Pourtant, le côté humain est présent dans la recherche : que ce soit par l’enseignement, qui nécessite d’être en contact avec les étudiants, ou encore par l’encadrement des doctorants, les conférences de recherche, la mise en place de partenariats, etc

Elodie

Quant au secteur de l’ingénierie, nos deux étudiantes promeuvent la sensibilisation, et ce dès le plus jeune âge :

« Il y a peu de sensibilisation parmi les jeunes filles. De nombreux modèles féminins ont pourtant réussi à trouver leur place dans le secteur de l’ingénierie, mais il y a peu de communication sur l’histoire de ces femmes, sur leur success story ! », assure Sonia.

Selon Ophélie, « la sensibilisation sur les métiers et les opportunités que les études d’ingénieurs peuvent offrir est essentielle. Aller dans les lycées ou les salons et sensibiliser les jeunes filles au secteur de l’ingénierie pourrait vraiment aider à diminuer les stéréotypes de genre associés au métier ».

Sonia et Ophélie complètent leurs propos en mettant en lumière l’incidence que peuvent avoir les échanges avec une femme ingénieure dans la construction du projet professionnel :

« J’avais participé à un salon l’an dernier, au cours duquel j’avais pu échanger avec une interlocutrice féminine. Dans le cadre de l’orientation vers des études d’ingénieurs, échanger avec une jeune fille permet d’être plus à l’aise dans nos échanges, de s’y identifier, et de s’imaginer dans ce secteur-là », nous confie Ophélie.

Sonia ajoute que pour elle, « il est utile de demander aux filles qui sont déjà étudiantes en ingénierie de prendre la parole et de diffuser leur histoire : cela permet de faire évoluer les mentalités : on peut être féminine et être ingénieure, sans que cela ne joue sur nos capacités ».