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Le colloque de recherche « Comprendre et construire les nouvelles situations d’apprentissage instrumentées » s’est déroulé en ligne les 31 mars et 1er avril 2021. Il y avait 82 inscrits, dont certains à l’étranger (Argentine, Brésil, Belgique, Canada, Suisse). 73 inscrits ont participé au moins à une journée.

Le colloque a comporté une table ronde d’ouverture et cinq ateliers, dans lesquels ont été présentées synthétiquement trois ou quatre communications, suivies de quelques questions de clarification, puis d’un débat général. Les communications sont disponibles dans les actes, accessibles sur le site du colloque.

Table ronde d’ouverture

La table ronde d’ouverture, animée par Bernard Blandin, Directeur de Recherche à LINEACT CESI avait comme participants Julien Saunier (INSA Rouen) chercheur sur les applications didactiques de la réalité virtuelle, Luc Trouche (ENS Lyon) et Otilia Holgado (Université de Sherbrooke, Canada), professeurs spécialistes de la didactique, Ludovic Martin, médecin, professeur  (CHU d’Angers) et directeur du centre de simulation en Santé, Béatrice Verquin-Savarieau, chercheuse en sciences de l’éducation (Université de Normandie), Vincent Boccara (Université Paris-Saclay) et Gaëtan Bourmaud (Université Paris 8), spécialistes de l’ergonomie.

Cette première partie a mis en lumière, à travers leurs propos, le principal intérêt de ce colloque : la pluridisciplinarité du thème et la perspective d’échanges fructueux qui en résulte. Les intervenants ont ensuite formulé quelques questions que soulève, pour eux, la crise sanitaire : pour plusieurs d’entre eux, celle-ci affecte fortement la collaboration, tout autant entre apprenants qu’entre enseignants. C’est le premier sujet sur lequel il conviendrait de mener des recherches.

Deuxième question qui apparait partagée, celle de la nécessaire hybridation des situations de formation, et du passage massif de situations de transmission à des situations d’apprentissage. Dernier point consensuel qui en découle : il est nécessaire de repenser les situations d’apprentissage, leur instrumentation, et leur accompagnement, ce qui devrait pousser à mieux valoriser et diffuser les résultats des recherches sur ce sujet.

Atelier 1

L’atelier 1, animé par Catherine Archieri (Université de Bretagne Occidentale) et Béatrice Verquin-Savarieau (Université de Normandie), comportait quatre communications traitant des questions suivantes : « À quelles conditions la mise à disposition des ressources entraine-t-elle leur appropriation par les apprenants et les enseignants ? Quel accompagnement mettre en place pour faciliter cette appropriation ? ».

  • « Analyse d’un système d’instruments dans un dispositif de conception de formation, étude de cas en pédicurie et podologie » (présentation faite par Grégory Munoz, Université de Nantes)
  • « En quoi un dispositif de formation hybride conçu par des ingénieurs pédagogiques s’articule-t-il au système d’instruments ? » (présentation faite par Thomas Fournier, ONIRIS)
  • « Essai d’Archéotechnologie : plaidoyer pour les vieilles technologies » (présentation faite par Grégory Munoz, Université de Nantes)
  • « Proposition pour une didactique de la conception pour accompagner la conception de formation » (présentation faite par Marion Rousseau, Polytech Nantes)

Ces communications ont été suivies d’un débat où ont été abordés les trois thèmes suivants :

  • La place des ingénieurs pédagogiques dans la phase d’utilisation des ressources qu’ils ont produites. Observent-ils les usages qui en sont faits ? Accompagnent-ils les enseignants ou les apprenants utilisateurs ?
  • La place des étudiants dans le processus de conception de ressources pédagogiques. En ont-ils une ? Sont-ils sollicités ? Peut-on leur demander de jouer le rôle de testeurs ?
  • La valeur attribuée aux artefacts. Ont-ils une valeur autre qu’utilitaire ? y a-t-il des valeurs de substitution ?

Atelier 2

L’Atelier 2, animé par Gaëtan Bourmaud (Université Paris 8) et Ludovic Martin (CHU d’Anger) comportait trois communications traitant des questions suivantes : « Peut-on définir un ensemble type d’activités composant un dispositif destiné à rendre capable ou à développer des compétences en s’appuyant sur un système de ressources ? Y-a-t-il des règles qui organisent le système de ressources ? »

  • « La simulation, un incubateur pédagogique de motivation et de compétences sociales pour les étudiants en médecine ? » (présentation faite par Guillaume Philippot, CHU Martinique et Béatrice Verquin-Savarieau, Université de Normandie)
  • « Sujet capable et système de ressources : la substituabilité comme situation de potentiel développement » (présentation faite par Gaëtan Bourmaud, Université Paris 8)
  • « Les plateaux Montessori utilisés comme systèmes d’instruments : étude de cas auprès d’enseignantes » (présentation faite par Lola Chehere et Grégory Munoz, Université de Nantes)

Ces communications ont été suivies d’un débat où ont été abordés les deux thèmes suivants :

  • La substituabilité de ressources pour enrichir les situations en simulation. Est-elle toujours possible ? Ne faut-il pas plutôt la réserver aux situations déjà maîtrisées, ou aux professionnels ?
  • Les situations de simulation comme espace « protégé ». Faut-il des règles précises pour garantir cette protection ? Quelles sont-elles ?

Atelier 3

L’atelier 3, animé par Daniel Peraya (Université de Genève, Suisse) et Bernadette Charlier (Université de Fribourg, Suisse) comportait trois communications traitant des questions suivantes : « Qu’apporte le fait de considérer la formation à distance comme un ensemble de situations d’apprentissage instrumentées à la compréhension de ses effets ? De quoi est fait un tel dispositif ? »

  1. « Hybridation des formations par alternance et relances prescrites » (présentation faite par Marie Bluteau, ANFRA)
  2. « La formation professionnelle à distance : enjeux, impact sur l’activité de travail et perspectives pour le développement de parcours de formation » (présentation faite par Anaïs Crepy, Université Paris 8)
  3. « Remédiation et semestre renouvelé. Retour d’expérience et transférabilité dans deux dispositifs d’aide à la réussite instrumentée » (présentation faite par Stéphanie Marty et Katia Vasquez, Université Paul Valéry)

Ces communications ont été suivies d’un débat où ont été abordés les deux thèmes suivants :

  1. Les dispositifs hybrides. Quelles dimensions de la définition d’un dispositif hybride de formation ont été mobilisées dans les recherches présentées ? Quelles dimensions ont été prises en compte ? Quels éclairages nouveaux ces travaux peuvent-ils apporter ?
  2. Les outils collaboratifs à disposition des étudiants. Les étudiants ont-ils été associés à la conception du dispositif de remédiation ? Quels outils participatifs ont été mobilisés ? Les usages ont-ils évolué avec le confinement ? Y a-t-il des pratiques différentes parmi les étudiants ?

Atelier 4

L’atelier 4, animé par Sebastien George (Université du Maine) et Solveig Fernagu (CESI), comportait trois communications traitant des questions suivantes : « L’efficacité de la collaboration suppose-t-elle une cognition partagée ? Entre enseignants experts et novices, entre formateurs et développeurs informatique, entre membres d’une équipe d’urgence ? Comment la construire ? » 

  • « Conception de situations instrumentées : étude de cas d’une situation d’apprentissage des concepts du Lean Manufacturing » (présentation faite par Bernard Blandin, CESI)
  • « Délégation dynamique dans les équipes médicales en situation d’urgence : quel rôle sur la cognition partagée et l’efficacité de la prise de décision ? » (présentation faite par Lara Poitrin, Université de Rennes)
  • « Stratégies de collaboration pour le développement professionnel des enseignants du secondaire : co-conception pour la planification des apprentissages » (présentation faite par Grégory Munoz, Université de Nantes et Alex Sandro Gomes, Université de Pernambouc, Brésil)

Ces communications ont été suivies d’un débat où ont été abordés les trois thèmes suivants :

  • Evaluation des situations collaboratives instrumentées. Comment évaluer une situation collaborative instrumentée, de conception ou d’apprentissage ? Quels seraient les indicateurs ?
  • Supports de cognition partagée. Y a-t-il des supports pour la cognition partagée ? Quels sont-ils ? Faut-il en avoir pour collaborer ?
  • Cognition distribuée, cognition partagée. Quelle différence ?

Atelier 5

L’atelier 5, animé par Stéphane Simonian (Université Lyon 2) et Vincent Boccara (Université Paris-Saclay) comportait trois communications traitant des questions suivantes : « Quels “organisateurs conceptuels” peut-on mobiliser pour comprendre ou pour construire des situations d’apprentissage instrumentées ? De quelles théories proviennent-ils ? Comment s’assurer de leur “compatibilité” ? »

  • « Dématérialiser les technologies numériques, humaniser les apprentissages » (présentation faite par Thierry Lefort, Université de Rennes)
  • « Esquisse d’une approche des outils dans l’œuvre de Simone Weil » (présentation faite par Grégory Munoz, Université de Nantes)
  • « Une double ontologie pour un méta-cadre théorique » (présentation faite par Bernard Blandin, CESI)

Ces communications ont été suivies d’un débat où ont été abordés les deux thèmes suivants :

  • Les ontologies. Ne faudrait-il pas plutôt une ontologie par auteur ou par cadre conceptuel ? La réalité résiste-t-elle à la conjonction des modèles ? Quelles sont les finalités de ces modèles ?
  • L’instrument. Dans quel cadre conceptuel peut-on en parler ? Est-ce que le cadre de Rabardel est incontournable ? Faut-il rapprocher les cadres conceptuels ? Que modélisent les cadres conceptuels ? Ne faut-il pas d’abord les resituer dans une épistémologie ? Peut-on s’en servir pour construire sa propre réalité ?

Les questions posées dans ce colloque comme les chantiers amorcés dans les ateliers appellent une suite. Il n’y a donc pas eu de conclusion à ce colloque, mais une ouverture.